Montagne, aventure, fraternité – Marc-Arthur Gauthey

Marc-Arthur Gauthey, qui êtes-vous ?

Micro-aventurier par intermittence, sédentarisé en post confinement.  J’ai 34 ans, je vis à Marseille en famille où je travaille pour une ONG.

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre livre. Au départ, vouliez-vous écrire sur votre père, la perte, le cheminement d’un jeune adulte en quête de sens et d’aventures, le basculement dans une vie que déclenche la parentalité ?

Je crois que je voulais surtout immortaliser des sensations glanées dans différentes régions du monde et leur trouver un trait d’union. J’ai écrit les premières pages du livre plusieurs mois avant de me rendre sur la montagne qui en est le théâtre sans savoir si j’irais un jour. J’avais besoin de me projeter et  j’aimais le fait que cela soit à la fois visuel et aérien. Une ascension alterne mouvement et la contemplation, c’est une belle matière narrative. Ensuite les choses ont évolué à mesure que j’écrivais et le texte est devenu une sorte de roman initiatique. J’ai passé de longues heures à  retravailler la forme et la structure pour trouver une forme d’universalité à travers une aventure singulière sur la fraternité, le deuil, la parentalité. Ce livre, c’est l’histoire d’un gamin qui devient adulte sur un chemin en pente raide. Et puis je voulais rendre hommage aux gens que j’aime.

 « L’enfant est le père de l’homme ». Comment interprétez-vous cette citation qui introduit « Irresponsables » ? Pensez-vous que nous sommes conditionnés par notre enfance ? Que nous restons toujours l’enfant que nous avons été ?

J’ai aimé m’interroger sur ce que devenir adulte signifie. Ce sont moins les années que les événements de la vie qui nous arrachent à l’enfance. Cela se fait souvent de façon assez dure, par à-coups. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous conservons tous au fond de nous de cette époque, comme des choses dont nous avons dû faire le deuil. Alors j’aime ce vers de William Wordsworth, « l’enfant est le père de l’homme », parce que l’enfant nous précède et nous suit. Un nouveau-né, cela vous grandit.

Quel est aujourd’hui, depuis l’écriture de ce livre, votre rapport à la montagne et l’aventure ?

J’ai deux enfants en bas âge que j’espère emmener voyager d’ici peu. En attendant j’ai opté pour la sédentarité et j’essaye de profiter des calanques de Marseille et des montagnes qui ne sont pas loin J’aimerais grimper plus souvent, la montagne me ressource, mais ce n’est pas évident. J’ai une vie professionnelle et familiale assez intenses. Quoi qu’il en soit, je choisis toujours mes courses en fonction de mon niveau, de ma condition physique et du temps que j’ai à ma disposition, en tâchant de progresser.

Que représente pour vous la sortie du livre ? Avez-vous des attentes, d’autres projets d’écriture ?

Ce livre est l’aboutissement d’un projet commencé il y a plus de trois ans, donc c’est avant tout une grande satisfaction de le voir publié. Maintenant il faut que les gens le lisent. J’espère que cela éveille des choses en eux et qu’ils auront envie de le faire découvrir à d’autres personnes. Quant à l’écriture, j’ai bien avancé sur un nouveau manuscrit, mais il y a encore beaucoup de travail.