La beauté n’est pas fille de la permanence, son intensité dépend de sa brièveté.
Roger Raynal a publié son premier roman, Et il neigeait sur le Japon, en 2018. Toujours passionné par la culture japonaise, il nous propose aujourd’hui 7 nouvelles inspirées par les traditions et la littérature de ce pays.
Nous lui avons posé quelques questions pour vous présenter ce recueil qui a pour titre Komorebi, un mot japonais signifiant « la lumière qui filtre à travers le soleil ».
Roger, qui êtes-vous ?
On n’est jamais que celui que les autres veulent ou espèrent voir au travers de nos lignes. Je suis une construction éphémère. Scientifique et universitaire par formation, traducteur par opportunisme, auteur par passion pour tout ce qui ne peut être ressenti que par l’écriture. Pour mettre en mots l’indicible.
Komorebi est votre deuxième livre « Japonais ». Quelles différences et quelles ressemblances avec Et il neigeait sur le Japon ?
Mon premier roman se déroulait à une époque et dans des lieux clairement identifiables : Tokyo, Toulouse, Kyoto au début des années 1990. Les nouvelles de Komorebi sont moins précisément situées dans le temps. Mon premier roman décrivait une romance franco-japonaise ; ici les thèmes sont plus variés, même si l’amour est aussi présent en filigrane. Et il neigeait sur le Japon se voulait un jeu de correspondance entre littératures française et japonaise, Komorebi s’inspire davantage de la littérature japonaise et de ses auteurs majeurs.
Pourquoi le Japon vous inspire-t-il tant ? Quelles sont vos autre sources d’inspiration ?
Le Japon, pays de l’impermanence, m’inspire en ce qu’il est aussi le pays de la beauté. Que ce soit celle du geste, de la nature ou de la technique, ce souci du détail s’y retrouve au quotidien.
Je m’inspire aussi de ses écrivains comme Mishima, qui est d’ailleurs à l’origine d’une nouvelle du recueil. L’histoire du Japon m’inspire également, en ce sens qu’elle donne l’occasion de revisiter des légendes ou de mettre en lumière des personnalités peu connues en France.
La Japon n’est toutefois pas ma seule source d’inspiration, car j’ai aussi écrit sur des personnages historiques ou issus de la littérature.
Écrivez-vous des haïkus ?
J’en écris très souvent. Dès qu’il s’agit de garder la mémoire d’un instant. Certains sont intégrés dans les nouvelles de Komorebi, dont le premier récit débute par un haïku.
Komorebi est un très joli mot. Que vous évoque-t-il à titre personnel et pourquoi l’avoir choisi pour titre ?
Komorebi [lumière du soleil filtrant à travers les arbres] évoque tout à la fois une beauté tranquille, une certaine harmonie qui se teinte aussi de fatalité : la beauté est tôt vouée à se défaire, comme l’écrivait Kawabata, et le komorebi peut ne durer qu’un instant, faisant place à l’obscurité. De même, chaque histoire du recueil possède sa part d’ombre.
Que souhaitez-vous partager avec vos lecteurs ?
Je souhaiterais partager des impressions, sensations, des découvertes et une certaine façon de dire et voir les choses. Faire toucher du doigt la surprenante magie contenue dans les mots.
Avez-vous de nouveaux projets de publication ?
La version anglaise de Komorebi sera publiée cet été. Un second recueil de nouvelles, d’inspiration historique, est déjà prêt et sera publié en fin d’année. Un roman se découlant à Kyoto est en cours d’écriture, et un autre, dédié aux aventures réelles, mais rocambolesques du premier médecin hollandais (et espion) au Japon dans les années 1830, Von Siebold, reste à finaliser, mais la documentation nécessaire est réunie et ordonnée. De quoi m’occuper pour quelques années !
KOMOREBI – Roger Raynal
Inspirés de la littérature japonaise classique, les sept récits de ce recueil mettent l’accent sur les déclinaisons du sentiment amoureux. Des temples zen aux brumes des lacs, des souvenirs meublant la solitude d’un ermitage aux villages au bord de l’océan, passions et traditions s’affrontent pour proposer un itinéraire où l’amour et la fatalité se croisent et s’entremêlent au pays de la beauté.
Roger Raynal est originaire du Sud-Ouest de la France. Scientifique, professeur de biologie et grand admirateur de la culture japonaise classique, il a toujours été attiré par l’écriture. Après plusieurs ouvrages scolaires et universitaires, Et il neigeait sur le Japon est son premier roman.
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