À force de m’entendre dire "cette histoire est un vrai roman, tu devrais l’écrire", un beau jour je me suis lancée…
Rencontre avec Sandrine Canaux
Sandrine Canaux, qui êtes-vous ?
Je suis une femme thérapeute, mariée et mère de deux filles désormais adultes. Je suis animée depuis toujours par la conviction qu’une bonne étoile veille sur moi, ce qui a certainement permis de contrebalancer la dépression latente qui a surgi pas vagues au gré de mes pérégrinations dans la vie. J’ai le goût de l’inconnu, le goût des autres aussi, et j’aime explorer et comprendre le monde : le tangible et l’intangible, celui des émotions, de la psyché, des perceptions subtiles et du sacré. Je vis en Bretagne au milieu des chaos de granit rose, entourée de fées et d’elfes bienveillants. C’est là que j’ai choisi de poser mes valises avec ma famille il y a neuf ans, après de nombreuses allées et venues en France et à l’étranger ; c’est là que l’écriture a pu enfin jaillir.
Comment vous est venue l’idée de votre premier livre ?
L’envie d’écrire me trotte dans la tête depuis mon enfance où j’imaginais des histoires à dormir debout que j’illustrais de dessins colorés. J’avais huit ans et un certain style qui amusait les adultes. Plus tard, j’ai écrit, par période – des récits de voyages, des tranches de vie -, mais rien qui méritait d’être publié. Inspirée par les Lettres à un jeune poète de Rilke, n’étant pas « condamné(e) à mourir si (je) n’écrivais pas », j’ai choisi de ne pas suivre cette voie. Mais le goût de raconter des histoires est resté, ce plaisir d’allumer dans les yeux de mes interlocuteurs une étincelle d’excitation, de joie ou de peur, au détour d’une narration bien enlevée. Et puis, à force de m’entendre dire « cette histoire est un vrai roman, tu devrais l’écrire », un beau jour je me suis lancée…
De quoi parle-t-il ?
Il raconte mon histoire. C’est le récit d’un cheminement : celui d’une femme vers celle qui l’a mise au monde quarante-cinq-ans plus tôt, qu’elle n’avait jamais « revue » depuis et dont elle ne savait rien, pas même si elle était toujours en vie… Ce livre décrit les doutes, les espoirs et les déceptions de cette femme, et aussi les découvertes et péripéties invraisemblables qui ont émaillé ce chemin. C’est un livre sur la force du lien malgré l’abandon originel, sur l’amour, ce puissant levier de résilience. C’est un livre sur la quête de soi et sur l’inconscient qui nous guide dans cette quête si nous savons voir les signes qu’il nous envoie.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile et le plus agréable dans sa rédaction ?
Le plus agréable a été l’écriture à proprement parler avec la recherche des mots et du rythme justes. Il y avait comme une musique qui en émanait, énergisante et réjouissante. J’ai beaucoup aimé aussi m’offrir un moment d’isolement, durant une semaine, pour bâtir l’architecture du livre et rentrer dans le dur après de longs mois de tâtonnements. Durant cette semaine, dans un petit gîte face à la mer, j’ai organisé mes journées autour de l’écriture avec deux bonnes heures de marche au milieu pour me ressourcer : le matin et l’après-midi la rédaction, et en soirée la relecture attentive, critique. Ce temps d’écriture a été comme un moment de grâce.
Ce qui a été difficile c’est de replonger dans le chaudron émotionnel, de ne pas m’exprimer avec le regard et la compréhension de la thérapeute que je suis devenue et qui a pris beaucoup de distance avec l’histoire mais de dire les émotions de l’époque, sans tricher, sans grossir ni minimiser le trait, en étant la plus vraie possible.
La discipline n’étant pas mon fort il n’a pas été facile non plus de m’astreindre à une écriture régulière, ce qui fait que j’ai souvent perdu le fil et avec lui l’inspiration, et qu’il m’a fallu deux ans pour achever la rédaction du livre.
Qu’attendez-vous de cette publication et qu’avez-vous envie de partager avec vos futurs lecteurs ?
Cette publication c’est d’abord pour moi un aboutissement : un rêve qui devient réalité bien sûr – écrire, être publiée – et aussi l’aboutissement d’un voyage intérieur pour panser et guérir mes blessures. Je serais heureuse que mes futurs lecteurs y trouvent matière à trouver ou retrouver l’optimisme qui leur fait peut-être défaut devant les épreuves que la vie ne manque pas de semer sur leur route. Je crois très profondément qu’aucune souffrance n’est une fatalité et que nous portons tous en nous la capacité à transformer le plomb de notre existence en or. Nous sommes tous des alchimistes de notre propre vie. Que ce récit puisse donner envie à certains d’entreprendre leur propre voyage intérieur, qu’il leur donne l’espoir d’un autre possible serait pour moi une grande joie. Je serais fière aussi que d’autres lecteurs y trouvent plus simplement le plaisir d’une histoire un peu folle et bien contée.
Quelles sont vos habitudes de lecture personnelle ? Que lisez-vous ?
Je lis depuis ma prime enfance. Mes cadeaux à Noël étaient d’abord des livres et j’avais un accès libre à la bibliothèque très fournie de mes parents. Pour moi la lecture a toujours été un moyen de m’évader et de trouver la force et l’inspiration pour avancer dans la vie, à travers de puissants processus d’identification aux personnages des romans que je dévorais.
Aujourd’hui, je lis beaucoup de polars, pour la détente, et autant de romans ou essais sur la spiritualité, l’alchimie, la psychologie, des livres pour nourrir mon appétit d’apprendre et de mieux comprendre la vie. J’apprécie particulièrement les biographies qui éclairent la destinée des femmes et des hommes qui ont fait la petite et la grande histoire.
Connaissiez-vous la petite édition ? Comment avez-vous découvert les éditions de la Rémanence ?
Je ne connaissais pas le monde de l’édition. C’est une amie, Nicole Ligney, elle-même auteur à la Rémanence qui, après avoir lu mon manuscrit, m’a chaudement recommandé de l’adresser à Mathilde Palfroy ; c’était un excellent conseil et je l’en remercie !
Envisagez-vous d’écrire d’autres livres ?
Oui ! Quelque chose s’est débloqué en moi et l’écriture fait désormais faire partie de ma vie ; d’autres livres pourraient donc bien suivre…
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