Temps couvert... pas de vent

Odile Gapillout

Résumé

Robert perd Lucienne, son épouse, après quarante années de mariage. C’était une femme singulière : intelligente, cultivée, folle parfois, mais aimante et aimée de son mari. Neuf mois plus tard, lors d’un voyage en Andorre, Robert rencontre une seconde Lucienne, veuve depuis dix ans, même âge, même origine que la première. Il est séduit par cette autre Lucienne… Par petites touches, Odile Gapillout (la fille de Robert) recompose des scènes de vies familiales. Les évocations sont courtes, directes, vivantes. Elles nous plongent immédiatement dans les instants décrits. Appuyé sur des souvenirs denses, Temps couvert… pas de vent est un roman autobiographique émouvant qui nous montre combien tous ces personnages ont aimé vivre malgré la tourmente et ont été capables de faire leur route.

Avis presse & lecteurs

« De clichés en brefs instantanés, rebondissant par petits textes concis dont la mosaïque finit par dessiner une cartographie familiale complète, l’auteur rappelle le souvenir des siens à la manière de photos passées. Pétri d’indulgence et de sagesse, son roman se lit comme une succession de petits bonheurs. » O comme Colomb
« Retenue, mesure, équilibre c’est aussi ce qui caractérise l’écriture d’Odile Gapillout. Cette vie, qui est la sienne, elle la restitue avec autant de tendresse que de recul, dans un geste émouvant et lucide. » Autofiction.org

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Extraits

« En ouvrant le tiroir du buffet, on trouve ses lunettes de soleil. Il en a plusieurs paires, des jaunes aux verres jaunes, des métalliques, des noires aux verres noirs… Il arrive en disant tiens je me suis acheté une nouvelle paire de lunettes de soleil. Il nous les montre en les mettant sur son nez. Il a une excellente vue, plus de dix à chaque oeil, nous ne sommes pas habituées à le voir harnaché. Quelques fois c’est à mourir de rire, il les a choisies trop grandes, elles lui mangent la figure… Nous nous esclaffons, il rit avec nous. Chacun les essaie. Fais voir si ça me va… Et le comble, c’est que quand il y a du soleil, il ne les met pas. Alors, tes lunettes ? Oh finalement ! ça me gêne. C’est aussi bien sans. Nous rions encore. »

« C’est l’été. J’entends maman qui crie dans la chambre de mes parents. Je m’avance et vois par la fenêtre ouverte le fils du voisin, un tuyau d’arrosage à la main, qui s’adresse à ma mère : Ah, là, là, ça va, puisque je vous dis que je ne l’ai pas fait exprès ! Puis il disparaît dans sa cave. Hors d’elle, ma mère s’adresse à mon père dans le jardin. – Et toi, Robert, on peut m’insulter. Tu laisses faire. Mon père soupire. – Mais, Lucienne, il ne t’a pas insulté. – Ah bon il me traite de bourrique et ça ne s’appelle pas des insultes ! De toute façon, toi, on t’a toujours marché sur les pieds ! »

« Les copines qui viennent à la maison et voient mon père au jardin, en short et maillot de corps, en train de bêcher ou tondre la pelouse, me font la même réflexion… On ne dirait pas qu’il est dans la police ton père… Comment s’imaginent-elles qu’ils sont dans la police ? Leurs remarques me font plaisir mais à y réfléchir… il n’est pas toujours tendre le père et certains jours, il ne rit pas du tout. Il assiste aux réunions de parents d’élèves et ça barde quand j’ai raconté des histoires. Il s’aligne toujours sur les décisions maternelles… Impossible de l’amadouer, pas d’espoir de carnet de notes signé en douce. Il a l’ordre sec et péremptoire, le regard noir, les lèvres serrées. File dans ta chambre… La main leste et la gifle bien ajustée si je n’y vais pas assez vite… la remarque humiliante… ma pauvre fille… »

Informations

Photo en couverture © Mapa
Coll. Traces, 2014 • Format 15×18 cm • 170 pages
Version imprimée 979-10-93552-12-5 • 15 euros
Version numérique 979-10-93552-15-6 • 4.99 euros

À propos de l'auteur

Odile Gapillout

Longtemps enseignante puis documentaliste Odile Gapillout vivait près de Paris. Temps couvert… pas de vent est son deuxième ouvrage édité, après Le taureau par les

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