Et à la question qui vous brûle les lèvres, « à quoi sert donc un sous-préfet d’arrondissement ? », je peux désormais tranquillement vous répondre : à rien.
Émilie Blot, qui êtes-vous ?
Vaste question à laquelle il est bien difficile de répondre ! Pour commencer, je me dirais sans racine… Enfant, j’ai beaucoup déménagé au gré des différentes affectations de mon père. Après mes études de sciences politiques, j’ai eu envie de me fixer sur un territoire de manière durable. Un peu par hasard, j’ai trouvé un poste dans la fonction publique territoriale au sein d’une collectivité du Centre-Limousin. Je ne connaissais pas cette région auparavant, et j’avoue que cette terre d’adoption m’a véritablement séduite : elle déjoue tous les clichés qu’on peut avoir sur la ruralité !
Incarner l’État est votre premier roman : pouvez-vous nous parler de votre motivation à l’écrire, comment et pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure ?
J’ai toujours eu le goût de la lecture pour m’évader, ou plus simplement pour me distraire. Cependant, le plaisir d’écrire est venu progressivement. Mon père – aujourd’hui retraité – tenait un carnet avec ce qu’il appelait ses « petites » chroniques du quotidien. Il croquait, de façon humoristique, des situations liées à son milieu professionnel. C’était sans doute pour lui une forme d’exécutoire, et parfois, il nous les faisait partager. Incontestablement, cela m’a inspiré pour écrire Incarner l’État. Au départ, mon ambition était surtout de faire rire quelques proches et amis. Et puis certains m’ont encouragé à poursuivre…
Le cadre [l’Administration] dans lequel évolue Antoine, votre personnage, est original car peu visité en littérature. Considérez-vous votre roman comme réaliste, polémique ou humoristique ?
Je ne sais pas s’il est réaliste, mais clairement mon souhait était d’adopter un style décalé, voire parfois ironique, tout en restant crédible sur les situations décrites. Il est évident que le personnage central a été en partie façonné par les récits de mon père, même si je tiens à préciser que la trame est, bien évidemment, purement fictionnelle. Pour composer les autres protagonistes, je me suis pas mal documentée, grâce notamment à la presse locale. J’ai aussi pioché dans mon vécu professionnel en grossissant volontairement le trait. L’idée de situer l’intrigue en Limousin, et plus particulièrement en Corrèze (un département emblématique d’un point de vue politique !) est ensuite venue assez naturellement.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
Pourquoi pas ? Je me suis énormément amusée à écrire Incarner l’État. Toutefois, si je devais me lancer dans un autre projet, je pense que j’abandonnerais le ton de la farce pour partir sur une autre forme d’écriture. J’ai quelques idées qui me trottent dans la tête, mais c’est beaucoup trop tôt pour en parler !
Incarner l’État – Émilie Blot
Parachuté au cœur d’une ruralité dont il ignore à peu près tout, Antoine Duplanquier rejoint la prestigieuse administration préfectorale de l’arrondissement d’Ussel, Haute Corrèze. Notre jeune commis va faire sur le tas l’apprentissage du drôle de métier de sous-préfet, où parfois le rocambolesque le dispute à l’absurde.
Émilie Blot, vingt-huit ans, a grandi à l’ombre des palais de la République, au gré des affectations de son père haut fonctionnaire. Après des études de sciences politiques et plusieurs missions en collectivités territoriales, elle vit désormais en Limousin. Incarner l’État est son premier roman.
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